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MARCEAU DESCHAMPS-SÉGURA

Marceau Deschamps-Ségura est comédien et metteur en scène ainsi que doctorant sur le théâtre élisabéthain. Il se forme au CNSAD, à l’Académie de la Comédie-Française et au Théâtre-École des répertoires de la Chanson. Avant cela, il a suivi le cycle long de l’École du Jeu – Delphine Eliet, où il intervient désormais en tant qu'enseignant.

Il a travaillé comme acteur sous la direction de Yann-Joël Collin, Sandy Ouvrier, Clément Hervieu-Léger et Florence Beillacou, construisant un rapport direct au spectateur et un dialogue avec différentes écritures, classiques comme contemporaines. Sa pratique théâtrale est marquée par l’engagement et la matérialité, notamment celle de la voix : il apprend la déclamation baroque avec Isabelle Grellet, chante régulièrement au Hall de la Chanson sous la direction de Serge Hureau et Olivier Hussenet, et assiste les créations de Louise Vignaud, Robert Carsen et David Lescot à la Comédie-Française. Depuis 2018, il est collaborateur artistique de Sandrine Anglade pour plusieurs pièces. En 2019, il codirige avec Laure Deval et Camille Chopin l’opéra Le Nozze di Figaro.

Ses premières mises en scène (Juliette, le Commencement, de Grégoire Aubin, et Dévastation, de Dimítris Dimitriádis) ont été jouées respectivement au 71e Festival d’Avignon et au Vieux-Colombier.

LES PROJETS DE MARCEAU

2021

Le vent souffle enfin, le sang a coulé, Agamemnon et sa flotte ont pris la mer. Clytemnestre est seule sur le rivage, avec ses larmes, le cadavre de sa fille Iphigénie, et les consolations vaines de ses autres enfants : Electre, Chrysothemis, et Oreste, nourrisson. Egisthe arrive sur la plage, prêt à ourdir le meurtre d’Agamemnon, son cousin avec Clytemnestre.

Allant du départ à Troie jusqu’au retour de la flotte, Clytemnestre donne à voir cette décennie cruciale du point de vue de celles qui sont restées à Mycènes, et qui cherchent à se reconstruire après ce sacrifice liminaire.

 

Nous voulons nous inscrire dès l’écriture dans un jeu avec les strates narratives et performatives. Nous sommes là pour vous raconter cette histoire, familière et inédite, et cela nous autorise toutes les ressources de la théâtralité : adresse public, choralité, chanson, changement de personnages, narration, rêve. Se côtoient des mort-es et des vivant-es, des absent-es, des mythes et des passant-es d’aujourd’hui. Nous voulons exlorer ces abymes qui nous amuse tant, où les strates sont troublées entre le jeu et la vie, l’identité et la fiction, rappelant que le réel est nécessairement un mélange hétérogène de récit et de sensible.

Informations à venir

2021

Dès l’adolescence, la lecture de fragments de la pensée de Bergson est source, pour moi, d’étonnement et de compréhension renouvelée du monde.

La rencontre d’un énoncé me désarçonne.
Puis l’évidence frappe, retourne le regard :
il donne une voix à une organicité que la rationalité muselait.

Les images chez Bergson, limpides, matérielles, quotidiennes, m’apportent, avec une grande clarté, de quoi saisir mon environnement, ses mécanismes.

 

Puis aujourd’hui, après des années de dialogue par bribes, par fragments, par petites touches avec la pensée de Bergson, j’ai décidé de m’y plonger, pleinement.

 

Découvrant ses conférences, et leur théâtralité propre, j’ai envie de partager au public cette pensée, son organicité, sa pertinence, son humour.
Sa vocation à être incarnée.

Je veux donner à voir aujourd’hui
       sa réflexion sur le mouvement, le changement :
       la capacité intrinsèque du vivant à se transformer.


À travers ce motif,
       c’est mon rapport au deuil que je veux questionner :

 

                                  quelle est la réalité de la disparition ?

Informations à venir

2019
2020

Agamemnon, chef de l’armée grecque, est bloqué à Aulis avec toute sa flotte : les dieux refusent de faire souffler le vent nécessaire pour le trajet vers Troie. Un oracle réclame le sacrifie d’Iphigénie pour permettre le départ. Agamemnon se trouve alors déchiré entre son devoir militaire et son amour paternel. Il se résout finalement au sacrifice. Il attire sa fille jusqu’au camp en lui faisant croire qu’il avance son mariage avec Achille, héros guerrier dont elle est amoureuse. Dans le même temps, il espère tenir à l’écart Clytemnestre sa femme. Mais tout se sait, et la famille au complet se retrouve sur la côte pour un débat houleux.

 

La pratique de la déclamation dans les lycées de jeunes filles au XVIIe siècle sert de point de départ à notre rêverie scénique : nous sommes la nuit, dans un dortoir, et soudain surgit un cri. Une jeune femme crie sa détresse, l’habille de vers et de mythe, et devient à notre oreille Agamemnon confronté à la question du sacrifice de sa jeune fille. Quelques camarade tente de la calmer, la rejoignent dans son jeu, et s’approprient finalement cette histoire et ces codes pour penser leur propre existence face au reste du dortoir silencieux.

2019
2020

Agamemnon, fils d’Atrée, règne sur Mycènes aux côtés de sa femme Clytemnestre et de leurs enfants : Iphigénie, Chrysothemis, Electre et Oreste. Pour pouvoir partir en guerre contre Troie, il sacrifie sa fille Iphigénie et délègue son pouvoir à son cousin, Egisthe. À son retour, Clytemnestre a pris Egisthe pour amant et tous deux l’assassinent dans son bain. Oreste, danger pour la couronne, est exilé. Electre, furieuse, est tenue en captivité hors du palais.

 

En nous inspirant des codes de jeu antique, nous racontons le retour d’Oreste, qui permet aux enfants de faire couler le sang des meurtriers de leur père, et d’obtenir sa vengeance. L’histoire et la mythologie, les récits étaient portés par trois comédiens, exclusivement des hommes, qui se répartissaient les personnages de manière hiérarchisée. Nous décidons de reprendre ce partage des rôles, mais dans une distribution mixte justement pour questionner le mécanisme de représentation.

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